Rentrée inquiétante des centres de jeunes & crise des CRH
Question écrite du député Matthieu DAELE à Madame Valérie GLATIGNY, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de Justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles relative à la
Rentrée inquiétante des centres de jeunes & crise des CRH
Madame la Ministre,
En pleine crise sanitaire où la gestion au plus urgent a mobilisé tous les Gouvernements pour dégager des solutions afin d’éviter le blackout dans plusieurs secteurs, l’Interfédérale des centres de jeunes (ICJ) tient à vous remercier pour l’obtention des 700.000€ dégagés à destination des centres de rencontres et d’hébergement (CRH) dans le cadre du premier fonds d’urgence de 50 millions d’euros débloqué par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Cette aide financière cumulée au recours au chômage pour force majeure COVID-19, a permis aux CRH de limiter les pertes financières pour le premier semestre 2020 et ce, en dépit d’une cessation d’activité obligatoire de trois mois.
Malgré ce premier geste, l’Interfédérale des Centres de Jeunes, par retour des fédérations de CRH, s’inquiète de la situation encore plus préoccupante qui se profile pour le second semestre 2020 et, à tout le moins, pour le premier trimestre 2021.
En effet, les conditions sanitaires de reprise des activités dans les différents protocoles impliquent une réduction des capacités d’accueil, d’hébergement, de restauration et d’animation pour les centres de rencontre et d’hébergement.
Du mois de septembre 2020 jusqu’au mois de mai 2021, le public principal des CRH en semaine, est constitué pour une large part d’écoles – du primaire à l’universitaire – pour des activités de type classe verte, classe de ville, classe de découverte, classes de rencontre et de constitution d’une dynamique collective…
Actuellement, seules les écoles primaires peuvent théoriquement encore venir en CRH. Mais vous comprendrez aisément que les conditions actuelles ne sont pas réunies pour engager les parents, les directions d’écoles et les enseignants à organiser de tels projets, pourtant nécessaires pour reconstruire les liens du vivre-ensemble.
Depuis la rentrée, alors que les CRH sont autorisés à fonctionner, moyennant le respect des règles sanitaires, ceux-ci sont confrontés à une absence de public de groupes alors que le public des jeunes individuels, voire de quelques familles, n’est disponible que le week-end. Cette demande insuffisante ne couvre évidemment pas les frais de fonctionnement et les coûts non subventionnés du personnel en place.
Dès lors, la situation financière des CRH se dégrade de semaine en semaine et met en danger la reprise des activités et l’emploi malgré le recours au chômage pour force majeure.
Par ailleurs, l’ICJ s’inquiète également de la difficulté que rencontrent certaines Maisons de Jeunes et certains Centres d’Information pour limiter les pertes financières à un niveau ne mettant pas en péril leur existence. Cela concerne par exemple les associations qui comptaient sur l’organisation d’un évènement d’été pour équilibrer leur budget annuel.
Madame la Ministre, face à ces situations problématiques, quelles mesures comptez-vous mettre en place ?
Des financements additionnels sont-ils prévus ?
D’avance, je vous remercie pour vos réponses.
Matthieu DAELE
Député
Réponse à la question écrite n° 364 de M. Daele attendue pour le 02/01/2020
Objet : « Rentrée inquiétante des centres de jeunes & crises des CRH »
Comme je l’indiquais à votre collègue Mme Grovonius lors de la commission du 20 octobre 2020, une première aide de 715.000 euros a été octroyée aux CRH dans le cadre du fonds d’urgence.
Cependant, la situation financière des CRH reste très inquiétante pour les raisons que vous avez énumérées dans votre question. C’est la raison pour laquelle, lors du conclave budgétaire, j’ai réussi à débloquer un montant de 1,5 millions € afin de leur venir en aide. Mon cabinet travaille actuellement avec l’administration et le secteur à un dispositif pour permettre la liquidation de cette somme vers les opérateurs. Celui-ci devrait être présenté au Gouvernement dans le courant du mois de janvier.
Forts de l’expérience du premier fonds d’urgence, nous nous efforçons de simplifier le système de liquidation afin que ce soutien puisse arriver le plus rapidement possible vers les opérateurs.
Pour ce qui est des autres centres de jeunes (centres d’informations de jeunes et maisons de jeunes) et des organisations de jeunesse, un montant avait été également obtenu pour soutenir une relance. Cependant, la crise touche de plein fouet le secteur de la Jeunesse à l’instar des autres secteurs de notre société. Il me paraît dès lors indispensable de pouvoir allouer ce montant au soutien des autres structures de Jeunesse dans le cadre de la crise actuelle.