Le 02 mars 2021

Question orale de M. Matthieu Daele à Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée

«Situation du service citoyen deux ans après la Déclaration de politique communautaire (DPC) de la Fédération Wallonie-Bruxelles»

M. Matthieu Daele (Ecolo).

Le service citoyen est ouvert à tous les jeunes de 18 à 25 ans sur une base volontaire et offre la possibilité de se mettre au service de la société en s’engageant dans des projets d’utilité collective. Il alterne un pan de mission et un pan de formation avec un accompagnement psychosocial des jeunes. Il vise à la fois le développement personnel, l’augmentation de la cohésion sociale, l’exercice d’une citoyenneté engagée, le renforcement de la solidarité… Cette dynamique a d’ailleurs été largement soutenue par l’ensemble de la population lors des dernières élections de 2019. Il semble y avoir un certain consensus sur l’intérêt de la démarche.

En 2019, après les élections, la nouvelle Déclaration de politique communautaire (DPC) de la Fédération Wallonie-Bruxelles a vu le jour. Ce texte, dont le but était de montrer l’ambition de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour cette législature, mentionne à deux reprises le service citoyen. Il y est dit que le gouvernement a un rôle important pour permettre à ces jeunes de devenir des citoyens actifs, critiques et confiants envers le futur. La DPC mentionne l’engagement du gouvernement à travailler avec les organismes de jeunesse et les autres organismes d’accueil, comme les maisons et centres de jeunes, à la poursuite de la revalorisation du secteur, pour permettre davantage aux jeunes de développer ce caractère participatif et critique et promouvoir la cohésion sociale. Le gouvernement s’y engage formellement à poursuivre des efforts visant à développer le service citoyen accessible à tous, grâce à une coordination étroite avec les niveaux de pouvoir compétents. En somme, à travers la DPC, la Fédération Wallonie-Bruxelles s’engage à développer le service citoyen. La formulation claire de cette ambition est nécessaire, tant le service citoyen peine à être connu et soutenu par nos pouvoirs étatiques.

Madame la Ministre, presque deux ans après la déclaration de cette ambition politique, où en sommes-nous à l’égard du service citoyen et de son renforcement, tel que promis par la Fédération Wallonie-Bruxelles? Par ailleurs, dès 2017, François Ronveaux, directeur de la Plateforme pour le service citoyen, déclarait que pas moins de onze projets de loi avaient été déposés par le gouvernement fédéral, mais qu’une lenteur due au système politique belge empêchait le développement d’un service citoyen institutionnalisé au niveau national. Avez-vous des échos d’un mouvement au niveau fédéral dans le sens d’un service citoyen plus large qu’à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Mme Valérie Glatigny (MR)

Le service citoyen figure bien dans la DPC ; la concrétisation d’un tel projet doit encore être élaborée à partir d’une évaluation préalable explorant les modalités de fonctionnement de celui-ci et les articulations entre les niveaux de pouvoir. Mes prédécesseurs souhaitaient lancer une recherche sur les différents modèles possibles du service citoyen. Durant la législature précédente, une telle recherche n’a pu se concrétiser, faute de budget. Entre temps, le gouvernement s’est doté d’un service citoyen par l’intermédiaire de la Plateforme pour le service citoyen. Des projets de volontariat sont également encouragés entre les trois Communautés à travers le programme «Bel’J», soutenu par mes prédécesseurs et moi-même depuis 2009. Il existe d’autres organes soutenant le volontariat des jeunes, comme l’ASBL Solidarcité. Ainsi, des possibilités existent aujourd’hui pour les jeunes qui veulent s’impliquer dans un service citoyen. Nous devons encore nous atteler, avec les différentes entités compétentes, au chantier d’une coordination entre les niveaux de pouvoir.

Pour ce qui concerne les onze projets de loi au niveau fédéral, je n’ai pas connaissance de tous les projets qui ont été déposés. Néanmoins, je rappelle que la compétence du service citoyen est une compétence partagée et liée aux compétences des différents niveaux de pouvoir: la jeunesse au niveau communautaire, l’emploi et le chômage au niveau fédéral, et le volontariat au niveau fédéral. Dès lors, Monsieur le Député, je me permets de vous renvoyer vers mes collègues pour toutes les questions annexes.

M. Matthieu Daele (Ecolo).

Madame la Ministre, ce dossier est complexe,car il concerne différents niveaux de pouvoir et de multiples secteurs, ce qui rend la coordination difficile. Néanmoins, un tel projet devrait pouvoir être développé avec une grande assise, sans souffrir de complications liées au découpage institutionnel.

Ma question était un plaidoyer pour une plus grande attention à l’intérêt de cette démarche, non seulement pour les valeurs sociétales et personnelles qu’elle peut mobiliser, mais également par rapport aux enjeux de la formation et de l’emploi. Je ne peux que vous encourager à mettre les bouchées doubles pour réaliser concrètement les ambitions inscrites dans la DPC.