Question écrite, du député Matthieu DAELE à Madame Bénédicte LINARD, Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes, relative au taux de couverture des services d’accueil de la petite enfance relative au

Soutien de la langue wallonne

Madame la Ministre,

La langue wallonne connaît un lent, mais très grand déclin et ce, depuis des dizaines d’années. Malgré tout, cette langue n’est pas encore morte et de nombreuses personnes la pratiquent toujours. L’immense majorité d’entre eux est à classer parmi ce qu’on peut appeler les « culturalistes », c’est-à-dire des défenseurs de leur  propre culture en tant que moyen d’expression unique au monde.

Madame la Ministre, est-ce que la langue wallonne est soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Si oui, pouvez-vous m’indiquer  de quelle manière ?

Existe-il des pistes afin d’amplifier son soutien et enrayer sa disparition?

Le Service des Langues Régionales Endogènes est-il actif et financé ?

L’action « Ma Commune dit oui aux langues régionales » laquelle propose une collaboration entre la Communauté et les Communes en vue de mettre sur pied des activités au niveau local visant à mettre en valeur les langues régionales existe-t-elle toujours ?

D’avance, merci pour votre réponse.

Matthieu DAELE

Député

Réponse à une question écrite

De monsieur le député

Mathieu Daele

du

9 décembre 2020

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Numéro de la question : 261

Objet : Soutien de la langue wallonne

Monsieur le Député,

Je vous confirme que la langue wallonne est soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). L’Administration de la Culture de la FWB abrite, en effet, un service dédié aux langues régionales endogènes. Ce service veille, entre autres, à la promotion et à la valorisation des différents wallons, mais également du picard, du bruxellois, du gaumais, du luxembourgeois, etc.

Ce service a attribué 127.000€ de subsides en 2020 à des associations sans but lucratif (asbl) et/ou à des éditeurs publiant des revues ou des ouvrages littéraires ou philologiques en langues régionales. Trois prix récompensent également les auteurs d’ouvrages en langues régionales : un prix triennal poésie-théâtre-prose, un prix biennal philologie-médias divers, et un prix de la première œuvre.

Afin d’amplifier le soutien de la FWB, la Direction de la recherche lance actuellement une étude sociolinguistique sur la vitalité des langues régionales endogènes sur le territoire de la Fédération, en collaboration avec l’Observatoire des Politiques Culturelles et le Service des langues régionales. Ce dernier, grâce à ces futures données, espère pouvoir sensibiliser les différents niveaux de pouvoir à la promotion des langues régionales sur leur territoire. Avec l’appui des pouvoirs locaux, ce service pourrait notamment proposer une action plus ciblée articulée aux besoins des différentes langues.

Par ailleurs, le Service des langues régionales a créé le label « Ma commune dit oui aux langues régionales » afin de permettre aux communes de valoriser leurs actions en faveur des langues régionales et de pouvoir leur prodiguer de l’aide et des conseils dans la réalisation d’actions dans quatre domaines : la communication, l’enseignement, la culture et la signalétique, le tourisme et la vie économique. Grâce à un travail de sensibilisation, ce dispositif continue d’accueillir annuellement de nouvelles candidatures. Cependant, une revalorisation de l’enveloppe budgétaire dévolue à cette politique permettrait certainement d’amplifier l’adhésion des communes et de mieux les accompagner dans la mise en place d’activités de promotion et de diffusion des langues régionales.

Enfin, la FWB pourrait raviver un ancien dossier : l’adoption de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, mise en place par le Conseil de l’Europe afin de protéger durablement les langues régionales sur son territoire. Ceci n’est toutefois pas sans impact financier.

Depuis bientôt un an cependant, nos priorités sont dévolues à la gestion de la crise sanitaire. Des moyens importants ont été mobilisés à cette fin. C’est la raison pour laquelle je ne peux actuellement m’avancer sur une revalorisation financière structurelle de ces politiques culturelles. Mais, je peux au moins assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour soutenir ce secteur et contribuer à la sauvegarde de nos langues.

Par ailleurs, le Service des langues régionales endogènes est composé de 2 équivalents temps-plein, et dispose d’un budget de 19.000€ pour financer ses activités propres. Ce budget permet, entre autres, de soutenir la Fête aux langues de Wallonie, de lancer des appels à projets permettant aux asbl de proposer des activités en faveur des langues régionales, d’enrichir une collection de littérature de jeunesse bilingue (langue régionale-français), ainsi que de soutenir et de promouvoir le label « Ma commune dit oui aux langues régionales ».

Enfin, comme déjà indiqué, ce dernier label rencontre toujours du succès. En effet, lors de la prochaine Fête aux langues de Wallonie le 8 mai prochain, une bonne dizaine de communes1 rejoindront les 13 entités2 déjà labellisées. Une cérémonie virtuelle, à laquelle je me réjouis de participer, est prévue à cette fin.

Je vous remercie pour votre question.

Madame Bénédicte LINARD,

vice-présidente du gouvernement et

ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias

et des Droits des femmes

1 Bièvre, Courcelles, Esneux, Gembloux, Jalhay, La Louvière, Mons, Ramilies, Tenneville, Tournai.

2 Attert, Blegny, Brunehaut, Charleroi, Durbuy, Gesves, Gerpinnes, Huy, Herstal, Liège, Malmedy, Namur, Sivry-Rance.